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22 décembre 2021
Partir pour mieux revenir
Depuis que je suis toute petite j’aime voyager. Voyager reste l’une de mes grandes passions. J’aime m’évader dans un autre pays, apprendre différentes cultures, découvrir des paysages, des valeurs, des façons de vivre complètement différentes des miennes pour avoir une ouverture sur le monde, enlever certains tabous ou préjugés, devenir une meilleure personne tout simplement. Pour moi, voyager, ça me permet juste quelques jours de vivre l’inaccessible, de vivre mon rêve le plus fou, amis que je ne réaliserai jamais: tout quitter et partir à l’aventure 365 jours par année. Plus le temps avance, plus voyager est rendu un besoin vital pour moi. Un jour, j’ai décidé de voyager, partir comme ça à l’aventure une semaine, et ce, sans chum et sans enfant. J’en avais besoin. Très exigeante envers moi-même dans mon rôle de mère, j’avais besoin de penser à moi le temps d’une semaine. J’avais besoin de prendre une pause de ma vie de mère. Oui, je vais le dire, j’avais besoin de prendre une pause de mes enfants. Parce que oui, la charge mentale est là, parce que oui, j’en prends beaucoup sur mes épaules même si ça ne devrait pas. Je me rends compte au fil de ma maternité que je n’ai pas besoin d’être 24 heures sur 24 avec mes enfants. Après tout, l’un de notre rôle en tant que mère n’est pas de rendre nos enfants autonomes? Je me rends compte que mes enfants ont besoin d’apprendre à vivre de leurs propres ailes, et ce, sans moi. Ayant décidé de faire confiance à la vie, de faire confiance à mes enfants et à mon conjoint, j’ai décidé qu’il était temps de lâcher prise et de penser à moi. Après tout, mes enfants veulent me voir heureuses, pas toi? Il arrive parfois que mon plus vieux me dise : « Souris, maman ». Cette phrase, pour moi, veut tout dire. Mes enfants veulent que je sois heureuse et ça passe par le fait de prendre soin de moi. Prendre soin de moi au quotidien, je le fais, mais partir quelques jours, je ne le fais pas souvent. C’est pourquoi j’ai pris la décision de le faire au moins une fois par année. Quand j’ai pris cette décision, j’étais sûre de moi. Je partais l’esprit en paix en me disant que mes enfants continueraient d’être logés, nourris, aimés. J’ai laissé mes enfants à des personnes de confiance. Je savais que je prenais la bonne décision, car les semaines précédentes avaient été dures sur le moral et je sentais mon corps fatigué et à bout. Quand la fameuse phrase suivante arrive dans ta tête : « Je voudrais revenir en arrière » (quand j’avais pas d’enfants). C’est signe que j’ai besoin de partir. Quand je suis partie, pas de larmes. J’étais encore très heureuse de ma décision. C’est dans l’avion que j’ai eu un petit moment de blues. Oui, j’ai pleuré, me demandant ce que je faisais là à partir dans un autre pays sans mes enfants, en ayant l’impression de les abandonner, mais vite cette pensée a disparu et j’ai profité de mon voyage à fond.
Il m’est arrivé à peu de reprises de penser à eux parce que je pensais véritablement à moi. À travers ce voyage, j’ai pu me ressourcer, profiter du moment présent, m’amuser, apprendre et surtout lâcher prise sur ce qui me tracasse dans mon rôle de mère. C’est dans des occasions comme ça que je me libère de stress et de tensions qui m’empêchent d’avancer dans mon quotidien. Je relativise certaines situations et je retrouve une sensation de bien-être qui me donne ensuite le goût de revenir en force, prête à attaquer de nouveaux défis et à redevenir une maman plus épanouie. Quand je pars, je m’accorde du temps pour respirer. Oui, oui, respirer. Bien sûr, tout le monde respire, mais toi, prends-tu conscience de tes respirations? Quand je pars, je profite du moment présent, mais je réfléchis aussi à l’avenir. Quel avenir ai-je envie d’avoir pour moi, pour mes enfants? Qu’ai-je envie d’être pour moi et ma famille? Qu’ai-je envie de changer dans ta vie? On dit que les voyages forment la jeunesse. Je trouve aussi que les voyages forment les adultes.
Quand je reviens, je suis tellement heureuse de retrouver mes enfants. Mon chum est content de voir sa blonde heureuse et nous sommes prêts à reprendre la vie là où on l’avait laissée, mais de façon encore plus harmonieuse. Partir pour mieux revenir, que ce soit le temps de quelques jours ou d’une semaine, le feras-tu? Pour moi, c’est essentiel. C’est redéfinir qui je suis, c’est prendre soin de moi et m’aimer à nouveau pour aimer encore plus!